La Forêt selon Miyawaki ou comment planter une forêt en 2 ans

Qui ne rêve pas d’être capable de planter des forêts sur des terres désolées et en voie de désertification ? Pourtant ceux qui s’y sont déjà essayés sauront à quel point il peut être difficile de garder en vie les quelques arbres plantés dans son jardin pendant les périodes d’été, de plus en plus sèches et chaudes. Le Dr. Akira Miyawaki, botaniste japonais, a développé une méthode pour permettre à des forêts de se développer plus vite et en meilleure santé. 

La méthode Miyawaki : inspirée par la nature

Sa méthode s’inspire des écosystèmes naturels et de la stratégie des plus avertis en matière de reforestation: les arbres. Au sortir de l’hiver, au tout début du printemps, on peut voir des milliers de jeunes arbres tout juste sortis de leur graine sous le couvert encore peu ombragé de leurs parents. Près de 30 à 50 jeunes plants occupent alors un mètre carré de surface forestière. Les générations futures poussent ensemble, dans le riche terreau que les feuilles des arbres précédents ont permis de créer. La quantité de racines qui s’entremêlent du fait de cette “stratégie” permet la multiplication des interactions entre les micro-organismes présents dans la rhizosphère. Chaque jeune arbre se stimule mutuellement à pousser plus vite et plus vigoureusement. Cette croissance soutenue et dense protège alors plus vite le sol des rayons desséchants du soleil et participe au maintien d’une humidité constante. On comprend alors le cercle vertueux qui se met en place puisque cette humidité, propice à une activité microbienne soutenue, assure à son tour la bonne mise en circulation des nutriments du sol. Enfin, la diversité des espèces présentes permet ainsi une complexification des besoins de l’ensemble dans le temps et dans l’espace. C’est cette complexe occupation de l’espace et du temps qui crée la grande résilience d’une forêt naturelle.

Fort du succès de sa méthode, le Dr. Miyawaki s’est vu décerné le Prix “Blue Planet”, voici un extrait de son discours de remise lors du 15ème prix international de l’environnement international de la Fondation Asahi Glass: 

“Parmi les différents types de végétations, les vraies forêts composées d’arbres indigènes sont des communautés tridimensionnelles et multicouches ayant 30 fois la superficie de végétation des pelouses -qui elles, n’occupent qu’une seule dimension- et ont de plus 30 fois la capacité de se protéger contre les catastrophes naturelles et de préserver l’environnement. Ces forêts ont la capacité de résister aux catastrophes naturelles telles que les incendies, les tremblements de terre, les typhons ou les tsunamis. (…) Les forêts indigènes protègent la vie et protègent l’environnement.”

Les étapes pratiques de la méthode Miyawaki : 

  1. En premier lieu, on analyse le sol sur lequel on souhaite développer la forêt, puis on regarde l’hydrométrie présente. 
  2. En fonction du type de sol et de la quantité d’eau naturellement présente dans cet espace, on choisit les espèces locales les mieux adaptées ainsi que celles avec lesquelles on a le plus d’affinité. Il est important de choisir une trentaine d’essences différentes qui correspondent aux différentes strates d’une forêt (voir notre article sur la Haie fruitière : ici)
  3. En pépinière, on plante les graines des arbres que l’on a choisi dans des pots individuels et on les soigne pendant un an ou deux. 
  4. Après avoir inoculé le sol avec du lombri-compost et l’avoir couvert de matière organique tel que des déchets de meunerie, de la paille, du broyât,etc. on peut planter les jeunes arbres. Ces jeunes arbres seront alors tous plantés en même temps à raison de 3 à 4 arbres au mètre carré. Comme nous le dit l’agence Afforest, spécialiste de cette méthode de reforestation en Inde, les plantations aléatoires faites par les enfants sont particulièrement adaptées à cette méthode car les enfants ne suivent pas de règles et plantent plus volontiers de manière aléatoire et c’est là l’un des critères de réussite. 
  5. Enfin, on arrose régulièrement pendant les deux premières années et passé cette période, on considère que la forêt va pouvoir se maintenir toute seule en place. 

miyawaki-forest-example

Cette méthode a fait ses preuves dans plus d’une dizaine de pays et des centaines de mini-forêts ont été plantés de la sorte. Alors pendant votre prochaine balade en forêt, récoltez des graines d’arbres pour vous aussi planter des micro-forêts résilientes et productives puisque rien ne vous empêche d’y placer quelques fruitiers !

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